LE ROUGE EST MIS
association des données altimétriques de LRO (éclairées par le nord) avec la carte des anomalies gravimétriques de GRAIL par Maurice Collins, Nouvelle-Zélande
Une des premières, et certainement parmi les plus importantes, découvertes géophysiques concernant la Lune était la variation importante de son champ gravitationnel. Les centres de certains bassins d'impact ont fortement attiré les sondes qui passaient à leur verticale. Cela signifie qu’i existait un excès de masse associé à ces bassins. On a imaginé que ces concentrations de masse, les mascons, avaient pour origine les coulées de lave denses qui remplissaient certains bassins comme Imbrium mais peut-être aussi une remontée du manteau lunaire sous les bassins. Parce que l’épaisseur des mers lunaires est généralement faible - des centaines de mètres sauf au centre où la lave s’est accumulée sur une épaisseur de quelques kilomètres – on considère généralement que la remontée du manteau est la principale origine des mascons. Avec les données gravimétriques beaucoup plus précises fournies par GRAIL il n'y aura bientôt sans doute une meilleure explication des mascons. Sur la carte ci-dessus l'excès de masse (indiqué en rouge) concernant Imbrium semble être concentré à l’intérieur d’une zone délimitée par les sommets isolés et les crêtes marines qui correspondent à l’anneau intérieur. Il s'agit de la zone où la mer est la plus épaisse – remarquez la rareté des cratères par rapport à l'extérieur de la zone rouge – cela conforterait l’idée que la masse de lave marine joue ici un rôle plus important que le remontée de manteau. Mare Serenitatis, à proximité est différente - son mascon occupe le bassin tout entier, avec seulement une berge étroite (vert et jaune) sur les côtés nord et est. Je n’explique pas vraiment cette constatation. Remarquez les petites anomalies positives près de Prinz et au sud du Plateau Aristarque. Celles-ci sont probablement associées à un magma souterrain figé qui a préalablement soulevé ces deux formations et entrainé les rainures sinueuses. Les collines de Marius correspondent à une autre anomalie positive, qui n’a pas pour origine la présence de lave en surface mais celle d’une chambre magmatique sous-jacente qui a nourri les éruptions. Enfin, regardez l'anomalie rouge sur Hyginus et ses rainures ; on ne la retrouve pas avec Rima Ariadaeus. C’est logique car Hyginus est probablement une caldeira et les éruptions volcaniques sont associées à la rainure. Si rima Ariadaeus ne montre aucun signe de volcanisme associé – c’est tout simplement parce que c’est une fracture tectonique. J'attends les modèles définitifs pour voir dans quelle mesure ils correspondent à mes hypothèses.
Chuck Wood
(traduction Gérard Coute)
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